Barbe bleue

REPRISE A PARTIR DU 9 MAI 

 – Nouvelle distribution –

 

 


D’après Amélie Nothomb
adaptation et mise en scène Frédérique Lazarini
assistée de Lydia Nicaud
scénographie et lumières François Cabanat
costumes Dominique Bourde et Isabelle Pasquier
création sonore François Peyrony
chorégraphies Françoise Munch
vidéo Hugo Givort

avec Pierre Forest, Gisèle Worthington, Cédric Colas, et Helen Ley

Don Elemirio Nibal y Milcar est un noble espagnol qui vit seul dans un hôtel de maître du 7ème arrondissement de Paris dont il ne sort jamais. Par le biais d’une annonce, il propose à la location une grande chambre très confortable et anormalement bon marché. Saturnine, jeune femme très vive d’esprit et passionnée d’art, vient présenter sa candidature et apprend que, si huit femmes ont déjà obtenu cette colocation, elles ont aussi disparu. Et on n’a plus jamais entendu parler d’elles…

Quand une jeune fille aussi inoffensive que Boucle-d’or et aussi séductrice et vindicative que Dalila rencontre un étrange aristocrate solitaire et cultivé (et dangereux somme toute), qu’est-ce que cela produit ? Du mystère, beaucoup de mystère, du suspens, du fantastique, de l’humour aussi. Un conte subjuguant et troublant pour les adultes de tous âges.

Galerie photos

Les échos de la presse

Bienvenue dans l’ovni théâtral signé Frédérique Lazarini, adapté du sarcastique et féministe roman d’Amélie Nothomb Barbe bleue (2012) lui-même adapté du conte de Perrault (1697). Dans de surréalistes décors dorés se raconte tendrement et cruellement à la fois un conte immémorial sur les désirs insidieux des hommes et des femmes, leurs joutes, la transgression et ce qu’est la quête de l’autre. Fabienne Pascaud 

Les dialogues de Nothomb régalent : Saturnine et son Barbe-Bleue causent des vertus de l’ascèse, du bien et du mal, de photographie argentique, de l’or en bulles, de l’amour et de la théorie des couleurs, clé de l’énigme. Voilà du théâtre jubilatoire. Anthony Palou

Frédérique Lazarini orchestre cette partie d’échecs sentimentale, en distille les horreurs et les merveilles. Piquant spectacle joliment assaisonné de comédiens vifs. Nathalie Simon

F. Lazarini s’est accordée la liberté formelle d’oeuvrer dans le registre de l’étrange, du surnaturel et du fantastique, afin de « mieux parler d’absolu, d’une morale inattendue et d’une toute autre vision du monde » pour laquelle elle réussit une sagace gestion du suspense.

Hantée par la fable originelle, une quête de vérité se déploie, pétrie d’étrangeté, d’inattendu et de fantaisie. Un duel à suspense, un jeu amoureux à haut risque. La réjouissante fiction fabriquée sur la scène de l’Artistic Théâtre s’amuse des chemin tortueux du désir et laisse entrer au coeur du quotidien le fantastique, la magie. Une réussite qui pétille comme un champagne ! Agnès Santi 

Pierre Forest est à la fois inquiétant et touchant en aristocrate misanthrope et esthète, face à une charmante et charismatique vamp féministe, Cédric Colas est désopilant en majordome-chauffeur-percussionniste et Helen Ley hilarante en Corinne, le repoussoir gentiment niais de sa copine pourfendeuse du patriarcat. Les costumes de Dominique Bourde et Isabelle Pasquier, la vidéo d’Hugo Givort, la création sonore de François Peyrony,, la scénographie et les lumières de François Cabanat : tout concourt à créer un spectacle fascinant. Catherine Robert

Barbe bleue en gilet de soie : un spectacle raffiné. Catherine Schwaab

« Bravo ! Le spectacle est une réussite. »

Teaser

INFORMATIONS PRATIQUES

depuis le 27 février 2023
reprise le 9 mai – nouvelle distribution

Durée : 1h30

HORAIRES

mardi : 20h30
mercredi : 17h
jeudi : 20h30
vendredi : 20h30 
samedi : 17h et 20h30
dimanche : 17h

TARIFS

17.50€ : tarif « soyez les premiers aux premières » du 9 au 21 mai inclus. 

35€ : tarif plein
28€ : tarif sénior / personnes en situation de handicap
15€ : tarif étudiants / jeunes -27 ans / demandeurs d’emploi / intermittents

BILLETTERIE

Sur place, par téléphone au 01 43 56 38 32 ou par mail à aatheatre@gmail.com
Du lundi au vendredi de 10h30 à 19h
Le samedi de 16h à 20h
Le dimanche de 15h à 18h

Note d'intention

Le privilège des contes, par leur nature atemporelle, est d’offrir aux écrivains qui abordent leur réécriture, un espace de liberté, de contraintes ludiques, ou de re-création décalée. Ils peuvent se tenir assez sagement dans la trame ou la tordre, l’inverser, la contourner. Amélie Nothomb se saisit ici de la figure de Barbe-Bleue et l’inscrit dans une fiction contemporaine, tout en couvrant son héros d’une prestance presque anachronique… et d’une passion obscure (et très occasionnelle) pour la photographie argentique.

Ce Barbe-Bleue, comme celui de Charles Perrault, va à son tour donner accès tout entier à son luxueux appartement à la jeune héroïne, exception faite d’une seule pièce, la chambre noire, qui n’est pas fermée à clef (mais ne pourra plus s’ouvrir de l’intérieur). Saturnine apprendra que son hôte y pratique, derrière l’objectif de son Hasselblad, une drôle de technique d’immortalisation…

Loin du conte moral d’antan – la curiosité est un vilain défaut ! – le texte d’Amélie Nothomb tisse un formidable rapport de combat entre ces deux principaux protagonistes, la jeune femme étant ici à égalité avec « son séducteur », son prédateur. S’engage alors comme une passionnante partie d’échecs entre lui, Don Elemirio, le monstre (?), enfermé comme en un donjon dans une posture d’esthète, et elle, Saturnine, héroïne sagace et duelliste virtuose… prête à affronter toutes les rumeurs pour s’arracher au canapé-lit de banlieue de son amie Corinne et se laisser servir par Mélaine, le majordome mystérieux.

Car aussi l’univers de Don Elemirio est fascinant et l’on n’y renonce pas sans y avoir goûté : son amour des femmes, son sens inouï de la beauté, de l’art culinaire, de la haute-couture, des couleurs… sa noblesse, sa richesse, son érudition. Sans se laisser tenter par le « cabinet noir », on se laisserait presque prendre par la passion.

 

Pourtant la relation qui lie les deux héros est à la fois une relation cérébrale et sensuelle dont la sexualité ne sera jamais consommée… une rencontre à l’image de celle qui lie les personnages de Bunuel au cinéma, dont la quête d’amour et de désir est profonde, vertigineuse, mais avant tout fantasmée, rêvée. Tel Cet obscur objet du désir, ce Barbe bleue est une aventure où le danger, le meurtre, côtoient la tendresse, l’empathie, une subtile intelligence, un surnaturel jubilatoire.

Ce conte violent, qui émane de l’inconscient collectif, engendre ici une héroïne moderne, émancipée et audacieuse en proie à une masculinité archaïque, tentante et fascinante parfois, mais dangereuse et destructrice.

Amélie Nothomb sonde avec exaltation le thème du franchissement de la porte interdite en le transformant en une quête farouche de la vérité, de l’autre, de soi… son écriture est précise et concise mêlant, dans un style inimitable, une langue sobre digne de l’arte povera, et son pendant riche et florissant, à mesure que s’ouvre le secret.

Le cérémonial cultivé et sublimé par Don Elemirio évoque celui du théâtre, alors que ce démiurge, dans le faste de son somptueux refuge, trouve en la personne de Saturnine un public complice, une réplique féminine à sa hauteur… Comment résister à l’envie de porter le roman à la scène ? De faire entendre ces dialogues brillants, drôles, pétillants comme le breuvage d’or que porte à ses lèvres ce singulier duo ?

Si mon adaptation se veut fidèle, c’est avec une grande liberté que j’ai souhaité aborder l’univers de ce récit, en convoquant le conte d’origine, la magie des fées et les enchantements de Merlin. Car, dans notre théâtre, comme souvent dans l’oeuvre d’Amélie Nothomb, le réel flirte avec la fantaisie et le fantastique, pour mieux parler d’absolu, d’une morale inattendue et d’une toute autre vision du monde.

Frédérique Lazarini
Metteur en scène

Pour aller plus loin

Nuit blanche pour Barbes bleues

En lien avec Barbe bleue et après le succès des deux premières éditions des Nuits du cinéma de l’Artistic, et avec le ferme espoir de faire de ces rendez-vous une habitude bien ancrée (tiendrons-nous 1001 nuits ?), nous vous annonçons celle que nous dédierons à la bête amoureuse, au monstre froid, aux tueurs de femmes en série ou aux époux vengeurs…

AU PROGRAMME 

19h : La belle et la bête, de Jean Cocteau 
21h Monsieur Verdoux, de Charlie Chaplin
23h30 : Laura, de Otto Preminger
1h30 : Rebecca, de Alfred Hitchcock
4hL’abominable Dr Phibes, de Robert Fuest

Café à volonté toute la nuit. 
En-cas et petit-déjeuner en vente sur place.

Le 30 avril 2023, de 19h à l’aube