Dissident, il va sans dire
A partir du 17 avril 2023
de Michel Vinaver
Son, vidéo, scénographie et mise en scène Hugo Givort
costumes et collaboration artistique Dominique Bourde
lumières Xavier Lazarini
avec Judith d’Aleazzo, Zoé Bizeur et Pablo Cherrey-Iturralde
1978. Hélène et Philippe habitent ensemble, mère et fils. Attachants l’un et l’autre. Attachés l’un et l’autre. Mais lui passe aussi son temps à se dégager. D’elle. De la société. Du monde.
Dissident, il l’est avec passivité. Il parle mais se délie des paroles qu’il prononce. Disons peut-être que chez lui il n’y a pas d’adhérence. Il va. Il va sans dire.
Elle n’est pas immobile, elle va et dit le discours des parents. Elle le dit avec hésitation, ardeur, délicatesse, discrétion. Apparemment ça ne mène pas à grand-chose. Ce qui se passe entre eux risque tout le temps d’être nul.
Pourtant on n’est pas loin, entre eux deux, de ce qu’on pourrait appeler une passion, une intelligence.
Michel Vinaver
La presse en parle
TT – À travers douze fragments, Michel Vinaver tisse la relation ambiguë d’une mère et d’un fils aux prises, dans la France de la fin des années 1970, à de multiples transformations politiques et sociales qui viennent influer leurs propres bouleversements intimes. Concepteur d’un geste de mise en scène prometteur, Hugo Givort a bien compris qu’aucune tirade, qu’aucun mot n’était laissé au hasard par Vinaver dans cette histoire d’émancipation filiale.
Vincent Bouquet
Hugo Givort réussit un coup de maître avec sa première mise en scène, offrant une lecture politique ultra intelligente de la pièce de Michel Vinaver, servie par d’excellents comédiens. Il réussit brillamment à prouver sa force séditieuse, avec une efficacité tout en élégance, crée un environnement vidéo absolument génial. Tout est montré, rien n’est asséné, l’humour est omniprésent. Les costumes de Dominique Bourde soutiennent intelligemment le mouvement.
Catherine Robert
Cette très courte pièce écrite par Michel Vinaver en 1976 parle d’un monde en ébullition. Celui des années post 68. Dissident, il va sans dire, dérange comme il se doit. Sans morale assénée, sans discours, mais en partant de l’infiniment petit, dissimulé dans un petit logement, dans une petite ville, pour regarder plus loin, ailleurs…
Hugo Givort, dont c’est la première mise en scène, a bien compris le message.Dans le rôle du garçon, Pablo Cherrey-Iturralde est juste, sec et nerveux comme il se doit, emporté et rêveur à la fois. Judith d’Aleazzo est une mère courageuse.
Gérald Rossi
Pour sa première mise en scène, Hugo Givort s’attaque à cette relation qui se distend sous nos yeux et lui crée un écrin simple et non moins efficace.
La tension envahit rapidement l’espace. Judith d’Aleazzo et Pablo Cherrey-Iturralde révèlent leur complicité et parviennent à créer une collision entre leur deux personnages, oscillant entre tendresse et défiance. Les deux comédiens se glissent à merveille dans leur rôle, donnant chair à cette histoire du quotidien ayant toute sa place sur la scène d’un théâtre.
Kilian Orain
J’ai retrouvé avec une pointe de nostalgie la musique, la révolte, cette sorte de fascination, l’ambiance de cette époque recréée par Hugo Givort qui signe la mise en scène et l’univers scénique. Le texte de Michel Vinaver dessine petit à petit un cocon de tendresse passionnée au milieu d’une tempête qui gronde. C’est court : on aurait volontiers pris un peu plus de ce rythme bondissant qui emporte.
Guillaume d’Azemar de Fabrègues
Avec Dissident, il va sans dire Hugo Givort entre dans la cour des grands : il signe une première mise en scène des plus réussies, montrant brillamment l’intemporalité du magnifique texte de Michel Vinaver. Les vidéos projetées durant le spectacle rappellent l’époque, ouvrent sur l’extérieur, sur ce monde qui nous entoure et nous façonne. Subtilement utilisées et distillées judicieusement, elles se fondent dans la narration. C’était hier, mais cela peut être aujourd’hui. Un spectacle à découvrir de toute urgence.
Marie-Céline Nivière
Bien dirigé, bien mené, bonnes accélérations, silences, suspens. Elle nous ferait croire à une lassitude certaine. Elle parle un peu haut. Elle donne le sentiment de sa solitude profonde. C’est Judith d’Aleazzo. Il est vif, nerveux, très juste dans toutes ses intonations et les couleurs très changeantes de ses humeurs : Pablo Cherrey-Iturralde est idéal. A écouter, déguster, en se laissant envahir par l’humanité de cette situation datée (oui, cela parle aussi des années 70) et éternelle. Du très beau théâtre, humain, profond, non sans esprit.
Armelle Héliot
Hugo Givort s’approprie hardiment mais habilement le texte de Michel Vinaver.
Nathalie Simon
Michel Vinaver est un formidable écrivain du réel. L’incarnation des comédiens fonctionnent à plein. La lumière de Xavier Lazarini est très soignée. Le spectacle est superbe, saisissant.
De la banalité se dégage une peinture impressionniste de la société, une analyse sociologique pas du tout
ennuyeuse. Pièce courte à ne pas manquer dans cet agréable théâtre du onzième arrondissement. Pièce servie par de très bons acteurs (Judith d’Aleazzo et Pablo Cherrey-Iturralde) dans une mise scène d’Hugo Givort, fluide et agréable à suivre.
Philippe Chavernac
En images
Michel Vinaver et l'Artistic
Une belle et singulière histoire lie Michel Vinaver à Anne-Marie Lazarini, Dominique Bourde et aux Athévains.
Elle est faite de spectacles (Les Travaux et les jours, Les Histoires de Rosalie, le mystérieux Portrait d’une femme), de défis (Michel Vinaver, avant son entrée à la Comédie Française, y a fait ses armes de metteur en scène avec A la renverse et son groupe de 20 « renversants »), d’événements littéraires comme la première lecture d’un texte tout juste écrit, 11 septembre 2001, et en novembre 2015, avant sa création, celle de sa pièce la plus accomplie : Bettencourt Boulevard ou une histoire de France (L’Arche Éditeur).
Anne-Marie Lazarini a réalisé un parcours sensible de l’œuvre de Michel Vinaver à la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon en 2003.
En juin 2010 aussi, Dominique Bourde et Anne-Marie Lazarini, directrices de l’Artistic Théâtre (qui s’appelait alors l’Artistic Athevains), ont accompagné Michel Vinaver en Russie : pour une lecture justement de Dissident, il va sans dire (Anne-Marie Lazarini, Michel Vinaver) puis de Portrait d’une femme au Théâtre Fontanka de Saint-Pétersbourg (Anne-Marie Lazarini et un comédien russe) dans le cadre de la Saison France – Russie.
Le Petit Laboratoire de la rue Richard Lenoir a également accueilli une exposition d’archives (photos, affiches, articles de journaux, programmes) prêtées par Michel Vinaver et des enregistrements radiophoniques sous le titre : Ici, l’on peut s’asseoir au milieu des collections de Michel Vinaver et l’écouter parler de son théâtre.
INFORMATIONS PRATIQUES
à partir du 17 avril 2023
Durée : 1h
HORAIRES
mardi : 19h
mercredi : 20h
jeudi : 19h
vendredi : 19h
samedi : 15h
dimanche : 15h
TARIFS
17.50€ : tarif unique « Soyez les premiers aux premières », valable du 17 avril au 07 mai inclus
Au-delà de cette date :
25€ : tarif plein
20€ : tarif sénior / handicap
12€ : tarif étudiant / jeune -27 ans / demandeur d’emploi / intermittent
BILLETTERIE
Sur place, par téléphone au 01 43 56 38 32 ou par mail à aatheatre@gmail.com
Du lundi au vendredi de 10h30 à 19h
Le samedi de 16h à 20h
Le dimanche de 15h à 18h