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Probablement les Bahamas

de Martin Crimp
Traduction de Danielle Merahi © L’ARCHE Editeur

du 17 novembre 2017 au 16 janvier 2018
reprise du 14 avril au 31 mai 2018

Mise en scène Anne-Marie Lazarini
Assistant à la mise en scène Cyril Givort

Décor Dominique Bourde et François Cabanat
Costumes Dominique Bourde
Lumières François Cabanat

avec
Jacques Bondoux
Heidi-Eva Clavier
Catherine Salviat Sociétaire honoraire de la Comédie-Française

et « l’invité »

Création Les Athévains

L’Arche est éditeur et agent théâtral du texte représenté.
www.arche-editeur.com

Pour Milly, qui rêve de voyages, de villa-piscine et savoure avec son mari Frank le calme de leur vie, le danger se situe à l’extérieur… à moins que la menace ne vienne de la jeunesse de leur fille au pair, une Hollandaise, qui serait jolie si elle ne portait pas ces jupes affreuses fendues sur le côté ?

A travers cette pièce de l’auteur anglais Martin Crimp, Anne-Marie Lazarini donne à entendre l’écriture drôle et mordante d’un théâtre d’aujourd’hui, qui pique avec ironie la belle assurance et la veule hypocrisie d’une Société du bien-être… so british, vraiment ?

Dans cette « comédie de menace », quelque chose doucement remonte à la surface, qui fissure un bonheur un peu trop lisse et en soulève le vernis…

Projet de décor par François Cabanat

La nature humaine n’est capable de supporter qu’une très maigre part de la réalité. T.S. Eliot

Probablement les Bahamas , le titre de la pièce de Martin Crimp fait rêver : palmiers, exotisme, sable fin… séduisante illusion qui deviendra vite la toile de fond en trompe l’œil d’une réalité bien moins lisse.

Milly et Frank, retraités placides, installés bien au chaud dans leur cottage douillet, ne doutent pas de prouver à leur invité, à la faveur d’un bavardage insignifiant, combien leur vie est riche et combien ils en sont heureux.

Illusion, là encore, que sonde Martin Crimp en composant une variation incisive et souvent comique de la « pièce de conversation », jouant avec une certaine ironie d’un florilège de lieux communs…

… jusqu’à ce que ces voix banales tour à tour distillent un venin qui fera craquer la fine couche de glace qu’elles essayaient de préserver en vain. Entre les interstices va alors se dessiner un racisme ordinaire, surgir une violence contenue… mettant à jour le caché et l’obscur qui se dissimulaient dans la platitude des mots.

Photo Marion Duhamel

Le spectateur, au même titre que l’invité muet qui lui fait face, est peu à peu pris au piège.

Le langage devient, entre les mains de Martin Crimp, une arme offensive, sujet de la pièce et moteur de l’action, principal protagoniste d’un théâtre de voix. Son univers porte en lui l’héritage de la comédie de la menace chère à Harold Pinter, mêlant satire sociale, violence, dérision et humour, à la surface d’un quotidien pétri de banalité… terreau d’un théâtre transgressif, drôle et dérangeant.

Comme à Godot, il ne reste plus à Milly et Frank qu’une conversation sans relief pour se donner consistance, se persuader de leur existence.

Et supporter ce qu’ils ont engendré.

Anne-Marie Lazarini

Qu’en dit la presse ?

Probablement les Bahamas, de Martin Crimp, est un spectacle de prentemps idéal, savoureux, rafraîchissant. C’est ainsi qu’un pamphlet, par la grâce de ses fabricants, texte et adaptation scénique réunis, un vrai petit chef d’oeuvre. Un modèle d’intelligence. P. Tesson Figaro Magazine

A ne pas rater, la magie de Crimp, superbement mise en scène par Anne-Marie Lazarini, qui choisit ses pièces comme on choisit ses bijoux. J. Dion Marianne

Britannique, l’auteur distille subtilement l’influence de ses aînés : Ionesco, Pinter, Beckett. Quand la synthèse se révèle aussi aboutie, l’écriture si dense, les personnages si forts, le théâtre retrouve sa pleine signification. D. Bouvier Au théâtre hier soir…

Pièce anglaise jusqu’au bout des ongles : cruelle, précise à faire mal, d’une parfaite élégance. Jean-Luc Porquet Le Canard enchaîné.

La magie du spectacle d’Anne-Marie Lazarini, dans le très beau et malicieux décor signé Dominique Bourde et François Cabanat, est de suggérer avec tendresse, légèreté toujours, les monstres tapis en chacun de nous. Fabienne Pascaud Télérama.

La mise en scène très réussie d’Anne-Marie Lazarini, vraiment percutante, pourrait faire penser aux tableaux de Hopper. Evelyne Trân Le Monde.fr.

A.-M. Lazarini réussit là à créer le malaise sans creuser les gouffres. Méfions-nous de nous-mêmes, attention à nos zones d’ombre. Annie Chenieux JDD.

Lectrice passionnée des écritures contemporaines, A.-M. Lazarini est accompagnée d’excellents interprètes. Manuel Piolat Soleymat La Terrasse

Catherine Salviat et Jacques Bondoux, couple magnifique. Heidi-Eva Clavier, bouleversante. Didier Méreuze La Croix.

Heidi-Eva Clavier, la révélation du spectacle. Monique Le Roux EaN.

Coup de coeur du Masque et la Plume sur France Inter